A l'exception du Front national dont la provocation fait profession de foi, les candidats à l'élection présidentielle de mai 2006 avaient promis una campagne "sereine" qui tienne compte des véritables attentes et préoccupations des Français et qui refuse délibérément de verser dans la démagogie. Dans cet éditorial, l'auteur rend compte de la lépénisation des esprits de certains leaders politiques français et de la dérive sécuritaire et xénophobe du système politique de la France, la palme revenant à Nicolas Sarkozy.
La nation algérienne, enfantée dans le sang, dirigée par un pouvoir encore jeune, construit des lieux de mémoire visibles dans la sphère sportive : L'équipe FLN en est un, ciment de l'identité nationale en Algérie. Dans cet article l'auteur interroge non pas ses fonctions, mais ceux qui la composent : qui sont ces footballeurs algériens qui viennent jouer en métropole et qui constituent la troisième population sportive étrangère à évoluer dans le championnat de France de première et seconde division ? De quel milieu sont-ils issus ? Comment sont nés leurs désirs d'exil en métropole ? Comment ils y sont accueillis ? En mettant en relation les variables d'origine et les variables d'aboutissement de ces champions, l'auteur se demande ce que révèle la manière dont les membres de l'équipe du FLN interviewés objectivent et associent leur désir d'exil en métropole où ils mènent des carrières professionnelles et leur engagement avec l'équipe du FLN.
Devenue soudainement insensible à toute approche critique sur la question immigrée, l'ensemble de la classe politique s'est identifiée à l'équipe de France Black, Blanc, Beur victorieuse le 12 juillet 1998 de la finale de la Coupe du monde. "L'effet mondial" provoque non seulement la relance de la cote de popularité du président de la République et de son Premier ministre, mais également une prise de position inattendue de Charles Pasqua (la régularisation de tous les sans-papiers) et une mise en difficulté provisoire du Front national.
Depuis le milieu des années 90 les politiques et les débats publics danois ont progressivement pris le caractère de "paniques morales", avec une focalisation négative et disproportionnée sur les "étrangers". Cette dernière catégorie (renvoyant aux ressortissants non occidentaux et à leurs enfants) est progressivement apparue comme synonyme d'une autre catégorie, les "musulmans", et depuis l'an 2000 c'est de plus en plus en ces termes-là que l'altérité est désignée. Cet article étudie ce processus en mettant en relief les principaux changements d'ordre législatif et le cadrage des débats politiques, la xénophobie, visible mais marginalisée entre 1970 et 1994 devenant généralisée entre 1995 et 2000, alors qu'entre 2001 et 2006 les mesures du programme de l'extrême droite sont mises en oeuvre. La banalisation de l'islamophobie et la publication des caricatures conduisent à penser que l'imaginaire national danois serait en crise.
Ce rapport social, via la culture, s'étend de la micro ethnicité du quartier ou du hameau jusqu'à la méga ethnicité des "civilisations", en passant par les diasporas et les communautés immigrées ou rapatriées. C'est dire que chacun de nous empile et réorganise ses multiples appartenances ethniques. Et que celles-ci sont rarement antagonistes d'un pouvoir étatique. En revanche, l'État dynastique puis rationnel-légal, a souvent instrumentalisé ou malmené les groupes ethniques qu'il rencontrait sur le terrain qu'il ambitionnait de contrôler. Une étude illustrée de cas choisis sur tous les continents.
Cette enquête d'opinion sur les convictions politiques de Français issus de l'immigration africaine et turque interroge directement le sens commun plus ou moins implicite selon lequel " les Français d'origine africaine et turque ne sont pas comme les autres ". Sur la base d'un échantillon de 1000 personnes et d'une comparaison avec un groupe de Français dits de naissance, elle révèle des attitudes paradoxales sur le plan du clivage traditionnel entre la droite et la gauche. Les Français d'origine maghrébine et turque restent majoritairement proches de la gauche et du parti socialiste, mais placent le Président de la République au premier rang de leur sympathie dans l'ensemble de la classe politique. Ils sont très attachés à la lutte contre le chômage, à la création d'entreprise et ont une vision plutôt libérale du marché du travail et de la réussite individuelle et matérielle. Favorables à des politiques positives de recrutement ethnique, la très grande majorité des personnes interrogées témoigne un attachement fort à la laïcité, aux valeurs de la République et adhère pleinement à la notion de citoyenneté française. Cette position majoritaire contredit l'idée qu'il existerait une identité culturelle, ethnique ou religieuse revendiquée par la seconde génération.
Présentation des partis populistes et des mouvements d'extrême droite en Europe occidentale. L'auteur éclaire la complexité des facteurs explicatifs du processus d'émergence et d'institutionnalisation de ces partis et pose la question de leur devenir.
Etude des pratiques discriminatoires dans le champ politique.
Depuis une trentaine d'années, des jeunes d'origine maghrébine nés en France ou arrivés en France enfants, militent dans des associations et des partis politiques. A partir de ce constat, cet article tente de répondre aux questions suivantes : ces partis et associations ont-ils favorisé la socialisation des jeunes militants d'origines maghrébines? Quelle socialisation ont-ils favorisé? Ce militantisme a-t-il évité des processus de prolétarisation, précarisation et d'exclusion?
Ce dossier est consacré aux éléctions présidentielle et législative en France en 2002. Elections qui ont vu l'avénement de l'extrême-droite au second tour des présidentielles et la victoire de l'opposition aux éléctions législatives. Les auteurs tentent de répondre aux questions posées par ce renversement de positions.
Si la tendance plutôt favorable de l'opinion publique à l'octroi du droit de vote des étrangers en France semble se confirmer, l'évolution idéologique des leaders de l'opposition sur la conception d'une nouvelle citoyenneté supposant la séparation de celle-ci de la nationalité ainsi que la date d'adoption éventuelle de la réforme semblent être des questions plus délicates. Cette revue de presse analyse ce débat idéologique et politique, en mettant l'accent sur la position de Gilles de Robien, leader UDF isolé au sein de soon propre parti, la position du gouvernement et du Parti socialiste ainsi que d'autres prises de position à gauche.
Analyse les deux stratégies du mouvement kurde : la guerilla et l'action politique démocratique. Ces deux modes d'actions coexistent de plus en plus difficilement et la démocratisation du PKK est manisfeste.
Sous forme journalistique, analyse des tensions entre PDK (Parti démocratique du Kurdistan) et UPK (Union patriotique du Kurdistan), deux groupes kurdes rivaux en territoire irakien.
Moyens utilisés par les fascistes italiens à l'étranger dans la "fascisation" des émigrés italiens et à la question de la défense de la langue et de la culture italienne en Grande-Bretagne, en se concentrant sur la période qui va de la prise de fonction de l'ambassadeur Dino Grandi à Londres à l'année précédant la guerre d'Ethiopie. Le but principal des fascistes était d'apparaître à la communauté italienne de Londres commeun défenseur des traditions et de la transformer en petite Italie fasciste.
Etude des dossiers d'expulsion (1922-1935) du département des Alpes-Maritimes des Italiens, Piémontais et Liguriens, militants ou sympathisants communistes, envisagée comme une violation de la liberté d'opinion et d'expression. L'auteur examine l'engagement et les activités politiques de ces immigrés au sein du parti communiste français et s'interroge sur le fondement réel de l'activisme comme motif d'expulsion. Il y voit un critère additionnel et discriminant, mais non unique, renforçant les préjugés qui affectent les étrangers dont le comportement n'est pas conforme aux normes sociales fixées par le voisinage.